| | SAUVAGE INNOCENCE Jacques Mandelbaum
Recherches de famille à Venise
(...) "Sauvage innocence", filmé en noiretblanc, raconte l'histoire d'un jeune cinéaste qui vient de perdre sa femme et égérie, morte d'une overdose, et qui décide de consacrerun film à sa mémoire, contre les ravages de la drogue. Tandis qu'il entame une liaison amoureuse avec une jeune actrice à laquelle il confie le rôle de celle qu'il a perdu, le seul homme à vouloir financer son film se trouve être un aventurier mafieux qui lui propose, en échange de son soutien financier, de ramener en France une valise bourrée d'héroïne. Entre jeu de dupes et traffic d'héroïne, Garrel signe une oeuvre profonfementattachante où l'histoire de sa vie, celle du film et celle du cinéma, s'entremêlent sous le double signe de la fatalité et de l'esseulement. Dans un temps qu'on croirait suspendu, (les années 70 ou aujourd'hui ?) etun espace mythique (Paris, filmé comme au temps de sa conquête cinéphilique), les ombres de Bresson (le jeune cinéaste), de Godard (Michel Subor en fieffé salaud) oud'Eustache (la jeune et double héroïne) se projettent mélancoliquement sur la toile, de la même façon que la mort et la souillure entachent inéluctablement l'utopique et orgeuilleuse pureté du film. (...)
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