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LES INROCKUPTIBLES
28/01/04



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LEO EN JOUANT DANS LA COMPAGNIE DES HOMMES
Jean-Baptiste Morain

REGARDE LES HOMMES ...

Tièdement acceuilli à Cannes, remonté depuis, un film Shakespearien sur les rivalités masculines et filiales. Noir et fort.
Cinquième film d'Arnaud Desplechin, LEO EN JOUANT DANS LA COMPAGNIE DES HOMMES sort en salle (une seule, parisienne, le Panthéon) le lendemain de sa diffusion sur Arte. Espérons que cette sortie confidentielle ne passera pas inaperçue. Car il s'agit d'un des meilleurs films de cinéma de ce début d'année.
Depuis sa présentation à Cannes en mai dernier et l'acceuil plutôt négatif que nous lui avions réservé, le film a bien changé (déjà de titre, qui commence désormais par un LEO, absent à l'origine). Considérablement remonté et remlxé, il a trouvé une cohérence et une force étonnantes. Cette nouvelle version recentre le film sur l'"action de la pièce d'Edward Bond dont il est l'adaptation, réduisant au minimum les scéances de travail entre scénaristes, comédiens et cinéaste qui interrompaient le récit inutilement. Bond décrit sans pitié, sur le mode d'une tragédie Shakespearienne et dans une langue superbe, la lutte sans merci entre membres de la haute finance, dieux vivants ou seigneurs sans scrupules, et la destruction des sentiments et des liens familiaux qui en découle.
Desplechin en tire un film très dur et très noir, mécanique aussi tenue (direction d'acteurs magistrale) que libre (caméra à l'épaule, coupes dans le plan), entre "Le parrain" et "La règle du jeu" (le nom des personnages principaux est Jurrieu). LEO EN JOUANT DANS LA COMPAGNIE DES HOMMES est un film aussi puissant qu'antipathique, puissant parce que antipathique, où l'on reconnait sans peine l'un des thèmes centraux du cinéma de Desplechin: le ressentiment et la rivalité qui régissent les rapports entre mâles,entre père et fils, entre "amis". Un monde où les femmes ne jouent qu'un rôle secondaire. Même si, car rien n'est simple, la scène la plus bizarre du film - très malaisante- met en scènhe un bébé et une femme.

Jean-Baptiste Morain





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